vendredi 5 décembre 2014

DAY 92

Nos éclats de rire doivent encore résonner dans les rues de Londres.

Du temps savoureux savouré. Goûté chez cet improbable traiteur italien, gnocchi, café, et liqueur de melon dont je n'arrive toujours pas à prononcer le nom.

De l'errance choisie ensemble, au milieu des klaxons, vinyles aux publicités mensongères, nourriture à l'aspect douteux, fourrures, bijoux, vieux téléphones, horloges et légumes de Portobello Road.

Des rues moins vivantes, une scène de roman policier – mais nous n'avions pas la tête à ça, arrivée nocturne devant des studios fréquentés. 

Un festival de bières artisanales.

De la musique, une découverte de 20 minutes (pour moi).

Un petit garçon perdu dans un monde noir & blanc et 8 pattes velues qui me font encore sursauter.

Et puis finalement, de la vie, beaucoup, cousue avec toutes ces petites choses.

J'entends encore nos éclats de rire résonner dans les rues.

samedi 22 novembre 2014

DAY 79

Hier soir, la magie de Londres a de nouveau opéré.

Je marchais dans les rues illuminées par les décorations de Noël, embaumées par le parfum de décembre (il est bientôt là.)

Pas de projets, mains dans les poches, je m'imprégnais de l'ambiance, saisissais une parole par-ci, par-là,  et sentais en moi cette fervente détermination et envie d'aimer le monde comme il est – et j'y suis parvenue. 

Sourire dans les rues de Londres.

Mais la véritable histoire commence ici, lorsque j'aperçus une haute terrasse boisée orangée illuminée. "Royal Opera House". Le genre d'endroit où j'aime être. J'ai songé très fort à quel point pouvoir assister  à l'instant même à un spectacle dans cette salle serait une chance extraordinaire et rendrait le soir encore plus réussi. Je me suis dit qu'aujourd'hui était un jour d'exploration et je suis entrée dans le vestibule, juste pour "sentir" l'endroit. 

Et c'est alors que

Je croise cette élégante jeune femme, tirant une valise, qui m'accoste "Are you free?". J'ai d'abord mal compris et pensé qu'il s'agissait d'un statut clientesque propre au public de cet opéra. Réalisant mon erreur, j'ai balbutié que oui je l'étais. C'est alors qu'elle m'a tendu son billet "There is a ballet, go as fast as you can." 

C'est ainsi que j'ai assisté au ballet "Don Quichotte", moi qui n'en avais jamais vu et en
rêvais. La Royal Opera House était un parfait endroit pour commencer, si vous voulez mon avis.





vendredi 14 novembre 2014

DAY 71

Les lieux se déviergisent au fur et à mesure que l'on commence à habiter la ville. 

On a déjà quelques souvenirs et quelques habitudes, ce café où le patron nous lance un "hey girls" tous les mardis matins, accompagné d'un chocolat chaud, une "recette un peu différente de la dernière fois". 

On est finalement entrés dans l'établissement Ellie's café, qui se trouve être le repaire des travailleurs, venus se remplir le ventre d' "english breakfast", après une dure journée de travail. Ni la mauvaise humeur de la serveuse ni les faux vinyles jaunis accrochés au mur ne semblent les perturber.

On a pris ce bus pour cowriter chez notre amie du soleil, un mercredi matin. Grande maison anglaise, remplie d'étudiantes, bougies allumées, on a mangé le peu de tortellinis qu'il y avait.









vendredi 7 novembre 2014

DAY 64

Ces temps-ci, pas tellement vu autre chose que le trajet home-school.

Je dis bien "home" et non "house", j'aime cette nuance anglaise, le mot m'évoque aussitôt une couverture, un teddy bear, un bon livre, un porte-manteau, des chaussures bien rangées. 

Parcouru un peu le centre, mais finalement il s'est révélé être le lieu d'un suicide estomatique, mon amie belge et moi-même souhaitant fêter la fin de son essay par une orgie glacière. 

Point de vue artistique, le songwriting apparaît comme être le domaine le plus vertigineux que l'on puisse trouver. On peut creuser dans tous les coins, il faut choisir lequel parfois. Je peux décider soudain de développer l'écriture des paroles, et c'est un travail de plusieurs semaines, mois et qui ne finit jamais. De même avec les instruments, l'enregistrement, le mixage, la présence scénique... L'ennui ne me guette pas. Mais les choses prennent du temps, et l'impatience est l'un de mes plus grands défauts.

Passé de lumineux instants avec cette amie venue d'un pays solaire, qui possède cette sagesse et ce calme que j'assimile dans mon imagination à ceux d'un grand sachem.

Le froid de l'hiver arrive, mais c'est la première année où je suis prête à l'accueillir. 





dimanche 26 octobre 2014

DAY 52

Retour @ home, une semaine dans le hamac de mes années passées.

Je suis rentrée tard dans mon ancien lit hier soir, rien ne change vraiment, on se sent toujours à la maison, on connaît exactement le degré de résistance de la poignée de porte, le bruit que fera le placard de la salle de bain.

Cependant, je sens qu'au fond je viens de l'étranger, j'en ai des traces, j'ai muté, j'ai des feuilles exotiques qui ont poussé sur mes branches d'antan. Ici, on parle la même langue mais pas toujours le même language.

Des présences un peu absentes. Un coup de vent. L'automne éclatant.

London me donne encore de ses nouvelles, je sens qu'il y a là-bas toujours cette même agitation, cette autre réalité.

J'aimerais qu'encore d'autres feuilles poussent.





jeudi 2 octobre 2014

DAY 28

Les envies, les projets se multiplient, à la vue de ces gens extraordinaires, presque mythologiques que l'on rencontre parfois à Londres.

Il y a cette fille aux cheveux blonds, aux grands yeux clairs, enveloppée dans ses larges pulls colorés, son nez scintillant au soleil, qui joue de la flûte folk. Hier je l'ai croisée par hasard à l'arrêt de métro, c'est chaque fois comme un instant de roman quand je la vois. Elle pourrait venir d'ailleurs.

J'ai mis en ligne une chanson, une nouvelle. Enregistrée en Suisse, il y a quelques mois, concrétisée ici. Tu peux y jeter un oeil, si le coeur t'en dit: 


Hier, j'ai atterri dans un pub à la déco incompréhensible. Architecture oscillant entre le classique et l'art déco, Elvis aux murs & photos new-yorkaises bon marché style ikea.


mercredi 24 septembre 2014

DAY 20

Journée entre mes 4 murs, objets qui racontent l'histoire par leur seule présence, ceux qui finalement me lient à ma vie.

Ai fini cet excellent livre de Beigbeder, qui me laisse un sentiment de légèreté, une bouffée de barbapapa rose.

Ai goûté à ma vue, laissé mes pensées s'évader par la fenêtre.

Ai retrouvé l'innocence non ambitieuse du créateur débutant.

Ai voyagé dans ces 5 derniers jours que nous avons passés ensemble.





dimanche 14 septembre 2014

DAY 10

A l'ombre des machines à laver, je savoure enfin cet instant de répit.

Sentiment de solitude lorsque tu ouvres les placards des filles/fils à maman, remplis de leur nourriture préférée, alors que toi tu vomis tes spaghettis au poivre.

Sentiment de plénitude lorsque tu marches dans ce qui devient ta rue, le nez perdu dans le ciel bleu, minusculisée par les immenses grues alignées.

Sentiment d'appartenance lorsque tu as enfin cintré tes habits dans l'armoire.

Sentiment de malaise, lorsque le réceptionniste que tu as dérangé ouvre la porte que tu croyais fermée.

Sentiment de similitude lorsque tu rencontres cette fille venue de Grèce, violoneuse elle aussi, en arts dramatiques à Londres.

Sentiments sentimentaux. Il manque.





jeudi 11 septembre 2014

DAY 7

J'écoute la voix d'Amy Winehouse.

Découverte de mon horaire (13 branches différentes)

Choses administratives à régler (2 instants de frayeur)

Illustrations (0 photos trouvées)

Manque d'inspiration 

Bonne soirée.

mardi 9 septembre 2014

DAY 5

Devenir étudiant signifie devenir pingre.

Hier, mission trouver draps bon marché. 

Ai découvert un magasin tout à fait suprenant; le but est de repérer ce que l'on veut sur un catalogue (on trouve de tout, des leggings à la bibliothèque, en passant par les bagues en or, celles-ci passionnant la blonde branchée à côté de moi), on le note sur un petit ordinateur, on paie, puis on va au comptoir avec son ticket. Un employé émerge d'un dépôt où s'entassent des paquets aux formes invraisemblables et nous livre notre commande.

(Inutile de préciser que pour simplement constater que les prix revenaient finalement au même que dans d'autres magasins cheap, dont un géant jaune et bleu d'origine suédoise bien connu, j'avais parcouru 40 min à pied dans les quartiers des affaires londoniens, et croisé une infinité de costards.) (La ligne de bus adéquate étant évidemment hors de service ce jour-là.)

Cette excursion m'aura donné l'occasion de faire plus ample connaissance avec les géants de fer de London City.

Pour réussir cette journée, il me manquait encore l'heure de lecture dans un petit square en plein milieu des rues, vers Victoria, ainsi qu'une soirée entre vieux amis, commençant dans Hyde Park et se terminant dans une petite cuisine embaumée par de simples courgettes cuites à l'eau.





dimanche 7 septembre 2014

DAY 3

Errance prévue encore pour une semaine.

Errons donc, dans le métro où l'on croise ce jeune homme qui s'entraîne sur son t-shirt blanc à nouer un noeud papillon, à l'aide d'un tutoriel youtube.

Errons donc, dans les parcs, au milieu des paons, des chiens, des enfants, des jeux, des arbres. Lieux où les pantalons blancs immaculés des jeunes femmes, et la dorure des cheveux des bambins insufflent un air de paradis.

Errons donc, au bord de la Tamise, sur les sols des anciens marchés coloniaux, la vue sur un bateau de guerre, où ne se promènent plus que quelques touristes en manque de sensation.

Errons donc.





vendredi 5 septembre 2014

DAY 1

Il y a un an et demi je "bookais" une place pour un "open day" dans une école de musique. A Londres. Je n'avais encore jamais visité cette ville, avais vaguement en tête le rouge des cabines téléphoniques et des bus à étages, comme tout le monde. C'était les vacances de février, je voulais prendre ma vie en main.

J'ai pris une année sabbatique ensuite, dans ma ville natale, pour obtenir ma place dans le rêve que j'avais en tête.


J'ai rencontré des gens, beaucoup de gens, des plus importants que d'autres.


J'ai douté, beaucoup douté, pensé à changer d'idée.


J'ai changé d'idée.


Mais je suis malgré tout ici, pour essayer.


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Début de l'aventure



Première galère: mon logement, disponible plus tard que prévu. Un canapé à habiter, on s'en contentera pour l'instant.


Un bref repérage des lieux (déjà connus) puis l'heure de manger.



*1ère recommandation*:


le Patogh, restaurant perse 


8 Crawford Pl, London W1H 5NE (près de Paddington et Edgware Road)


(Si vous souhaitez tremper des morceaux de pain de 30 cm de diamètre dans un houmous fait maison, accompagné de crudités au yoghurt concombré, le tout présenté avec un bouquet de menthe fraîche, avant de déguster de fines tranches de viande ou de poulet grillé, je crois que ce restaurant est fait pour vous.)


Mangé comme si le suicide par nourriture était une option envisageable, il fallait bien une petite bière.


Tombés sur ce petit pub improbable, au milieu des bureaux, à côté d'une gare posée sur un pont. Il y avait un vase rempli de lys sur une cheminée art nouveau. (Aucune crainte que quelqu'un le casse). Un bouquet de ballons dans les cheveux d'une fille. Des jeunes gens mais 

aussi de vieilles grand-mères, entre copines, s'enfilant ambrées sur ambrées. J'ai bu une bonne ambrée.

Puis la fatigue et l'étourdissement du voyage se firent sentir.


Retour donc, jusqu'au canapé.