dimanche 15 novembre 2015

DAY 72

"The only thing that we can do to fight is to go on living and loving"
 
#againstviolence
#fightviolence

mardi 3 novembre 2015

DAY 60

Aujourd'hui j'ai une petite heure à attendre devant moi et j'ai décidé de ne rien faire de précis.

De prendre ce temps pour laisser mon esprit rêvasser, sans surveillance. De réunir un peu de linge au hasard pour une future lessive. De lire un paragraphe d'un livre d'adolescent. D'écouter Salad Days de Mac Demarco. De régler mon téléphone sur mode avion pour me rendre compte de la présence de ma chambre et des objets qui m'entourent. De me laver les dents parce que je ne l'ai pas fait assez souvent ces derniers temps. D'apprécier les feuilles immobiles de l'arbre devant ma fenêtre. De m'allonger sur les draps bleus de mon lit.

Rien de précis.

vendredi 23 octobre 2015

DAY 49

--------This is your song (extract)------

But we know, there is somewhere
A place, a room, a landscape
Where I will hold
I will hold your hand



Thank you for these days spent with you my love

dimanche 4 octobre 2015

DAY 30

Après 50 minutes de bus nous y étions. Il fallait simplement tourner après le Domino Pizza et trouver le fameux bloc de maisons résidentiels, windsor court, quelque chose comme ça, ma mémoire me fait défaut. Mais c'est alors que l'appartement 3, censé être animé de rires & de tintements de verres, nous parut plus mort que jamais. Je regardai ma colloc avec stupeur, qui sembla aussi étonnée que moi. Après plusieurs coups de sonnettes sauvages (dans le style youhouonestlabandesdidiots), il fallut se rendre à l'évidence: il n'y avait personne. Mais comment était-ce possible? Nos hôtes fantômes (du moins à ce moment-là) n'avaient pas ce genre d'habitude. 
Sans téléphone, difficile de savoir que faire. C'est alors qu'une petite paire de lunettes brilla à la fenêtre du numéro 1. Une voisine se demandait qui faisait tout ce boucan.
Ne comprenant pas le nom que nous vociférions, elle descendit. Finalement, elle poussa même jusqu'à nous ouvrir la porte de l'immeuble pour que nous puissions directement accéder à la porte de nos chers amis. Dans l'escalier, elle prit le soin de se renseigner sur ces deux ébouriffées qui la dérangeaient un soir de weekend. Lorsque nous expliquâmes la raison de notre venue elle s'exclama "Faire la fête un jour de sabbat? Quelle idée!".  
La fête ne s'est jamais faite ce jour-là chez nos amis, la raison étant un malentendu profond, et un mauvais sens géographique. 
Au moins, cette brave femme que nous avions pris pour leur voisine "aura fait sa bonne action de l'année" comme elle nous l'a précisé.

samedi 26 septembre 2015

DAY 22


Une vie de maison qui s'installe, des rires et des chansons absurdes dans une minuscule cuisine pourtant partagée par six personnes, qui sent bon le pesto fait maison.

Mon agenda ressemble à celui d'un ministre pour mon plus grand plaisir; ne rien faire est amusant au début, mortel plus le temps passe. Parfois on manque de courage pour se pousser, avancer contre la tempête, mais vient toujours le temps où finalement les projets, les idées et les challenges fleurissent. De nouvelles compositions prévues, de nouvelles rencontres musicales stimulantes, mais gardons quand même le sens des plaisirs faciles; le parfum agréable de mon produit de douche, l'absence de wifi à la maison "m'obligeant" à aller boire des cafés, un bon fromage, une soirée sans sens, un bon livre, des nouvelles pantoufles. 

J'ai enfin accroché la carte du monde, trouvée l'année passée, dans ma chambre. Je m'étais dit qu'elle aurait sa place uniquement à l'endroit où je me sentirais chez moi, en paix avec ma vie et mes choix.

mercredi 16 septembre 2015

DAY 12

--- A week in Cornwall ---


Et soudain je suis redevenue une enfant.

J'ai vu la feuille tomber de l'arbre et se transformer en petit navire au moment où elle touchait l'eau de la rivière. 
J'ai retrouvé l'excitation et la curiosité de toucher à des goûts nouveaux. 
J'ai apprécié chaque bouchée d'un voyage sur des routes inégales, entourées par les branches d'arbres centenaires.
J'ai pataugé dans l'eau, la boue, sans penser à la propreté de mon jean, enjambé des barrières, sauté sur des rochers, porté le même grand pull familier pendant des jours.
J'ai eu envie de cueillir des fleurs, de m'agenouiller à côté des escargots, de contempler un papillon pendant des heures, de compter les cailloux.
J'ai parfois dû m'occuper de soucis d'adultes, faire face à de l'incompréhension et de la déception, comme si le monde extérieur voulait me rappeler son existence de temps à autre.
J'ai dû affirmer l'enfant qui courait en moi et qui n'a jamais eu tort.
J'ai dû jouer l'étonnement, la découverte, l'inquiétude, la contemplation.



J'ai participé à ce projet qu'est notre film, un film qui se mariera avec une de mes chansons, fruit d'une collaboration d'artistes mais avant tout d'une amitié bien réelle.

Merci à Laura & à Daniel.



  









samedi 5 septembre 2015

DAY 1 (2cd part)

------------------ Deuxième Partie ----------------------

De retour à Londres, avec un moi qui se précise.

Ai compris qu'il n'y a pas vraiment d'endroit où il est juste d'être, il faut simplement trouver sa place où qu'elle soit.

2ème année d'expérience, démarrant avec quelques aveux faits à moi-même concernant mes envies futures. On s'en occupera plus tard.

En attendant, parlons de mes nouveaux voisins. 

Il y a l'italien, la trentaine, qui est venu vivre à Londres en quête d'une vie meilleure, saisissant l'opportunité que lui offrait la grande compagnie de restauration dans laquelle il travaillait. Le genre de personne qui lorsqu'il dit "Je fumerai dans la salle de bain, ok?" (comprendre: "et tu vivras avec mes cendres en permanence") n'attend pas d'autre réponse que "oui bien sûr." (et cela ne viendrait à personne l'idée de le contrarier.) Il propose à qui veut ses pâtes, ses céréales, sa nourriture quelle qu'elle soit, avec son grand sourire, plissant ses yeux bleus turquoises.

Il y a ce français, enfant d'une famille ouvrière, étudiant les finances, qui lit Steinbeck à côté de notre entrée. La vie londonienne lui va bien, me dit-il, avant de me dresser un portrait de tous les locataires. Il a une affection particulière pour l'italien, qu'il ne quitte pas d'une semelle. Ce sont sur ces deux personnages que vous tomberez si vous débarquez dans la cour de Gladstone Mews. Une bière, une cigarette à la main, shootant dans un ballon de foot (qu'ils doivent parfois aller récupérer dans la cour du restaurant indien), ils parlent d'aventures londoniennes et nocturnes, et leur rire retentit jusqu'à mes fenêtres.

Il y a ce gars, qui porte le même nom qu'un chanteur anglais connu pour ses lunettes bariolées et ses amours, qui habite avec sa femme dans la petite chambre en face de moi. Appelé communément "la star de Gladstone Mews". Ce sobriquet lui est dû au penchant qu'il a pour les jolies filles sur écran, qu'il mate dès que sa douce épouse est partie travailler. Il est une des raisons pour laquelle je prends soin de fermer mes stores lorsque je m'habille.

Il y a ces deux suédoises qui sont venues travailler dans des bars à Londres après leur gymnase. Une d'entre elles suit des cours à distance à l'uni, en droit humain.

Moi si vous me cherchez je suis dans la petite chambre tout en haut, à côté de la salle de bain. J'ai pris quelques talismans, beaucoup de lecture, et je continue mon aventure.


mercredi 6 mai 2015

DAY 244

Des hauts, des bas, des choix, des vies, des avis, des rebellions, une affirmation.

J'ai recommencé à chanter sur des petites scènes. 

Aujourd'hui cela sentait bon la peinture à l'huile. Une galerie, quelque part à Soho, entre les sex-shops et les bubble teas, qui organise des guerres de peinture, moi j'avais simplement mon eye-liner, ma guitare et ma voix pour inspirer les créateurs. En une demi-heure ils devaient maquiller leur toile, les claps de mains déterminer le vainqueur à la fin.

Deux mondes qui me sont familiers réunis, ma guitare posée à côté d'un buste en plâtre, de collages bombés par la colle, d'un portrait doux d'une femme noiraude, que j'ai reconnue dans la salle.
Un accent italien qui m'annonce qu'il faut encore une chanson pour une minute, j'ai joué celle qui parle de montagnes et de routes infinies.

Et ces derniers jours, des après-midis sifflés en compagnie de Stella, on se rencontre il fait jour, on ressort il fait nuit, parce qu'on parlait, on enregistrait, on travaillait, on écrivait.

Deeply listened to my mind.




mercredi 11 mars 2015

DAY 188

"Cross the street after the station and go down the first street by the taxi sign, there's a fire escape, go up there! "

C'est avec ces indications que j'étais censée trouver la porte d'entrée de Stella, une autre étoile. Au pied des escaliers j'ai eu un léger doute. Quelques personnes peu affairées discutaient entre elles ou au téléphone, près d'un loueur de voiture. L'endroit me paraissait plutôt inhabité. Je lui demandais quelques précisions par message, il y avait une banque au coin de la rue, était-ce à proximité?

"Do you see the blinking cap sign? It's down that road next to Natwest."

Malheureusement, je n'étais pas sûre de la signification de "blinking cap sign". Je décidai de tenter les escaliers malgré tout. J'avais fait juste, elle est venue à ma rencontre.

L'escalier déboulait sur le toit où trois vieux canapés prenaient le soleil. Des planches en bois étaient disposées sur le sol pour faciliter le passage et éviter le contact avec l'humidité. La première pièce présentée comme un living room était plutôt une sorte de dépôt. De nouveau des canapés d'un style ancien habitaient les lieux, et j'apercevais divers objets métalliques non identifiables ou insolites comme une pompe à vélo pas tellement de notre temps.

Il fallut ensuite monter un petit escalier coincé entre deux murs. Un chat noir courut à notre rencontre, il appartenait à la propriétaire des lieux, artiste peintre. Stella partageait sa chambre avec une amie, et faute de place, aussi le lit. Une douce odeur d'encens m'enveloppa, pendant que nous pénétrions dans la pièce, Stella m'expliquant à quel point elles avaient été chanceuses de trouver cet endroit; les propriétaires de l'appartement qu'elles étaient censées habiter avaient mystérieusement disparus et l'agence immobilière elle-même ne savait rien de l'endroit où ils avaient pu aller...

Installées sur un matelas moelleux, sous la mezzanine, entourées par des rideaux, nous commençâmes à écrire notre chanson. Les larmes de cire des bougies, voilà une idée fascinante. Nos pensées couraient ensemble dans les airs, divaguaient parfois et nous commencions à parler artistes, musique, art, écoutant du chant grégorien, des artistes suédois, des artistes anglais vaporeux, évoquant l'avenir et les choix de vie.

Je sentais que je touchais à un monde qui m'avait toujours habitée en quelque sorte, auquel je sais que je n'ai pas tant de points communs mais une part de moi lui est liée.

Moi qui étais arrivée en début d'après-midi je suis repartie à la nuit tombée.

Mon écharpe sent encore bon l'encens.

vendredi 20 février 2015

DAY 169

Il y a eu ces jours de ciel bleu.
Le soleil brillait si fort que j'avais l'impression que le paysage extérieur était peint. Depuis la salle de classe, où se déroulait la leçon de cowriting, je contemplais le pan de mur briqué rouge devenu jaune. J'éprouvais un sentiment d'abandon agréable, appréciant la simplicité de l'architecture du bâtiment carré. Hopper me venait à l'esprit. 
La musique ajoutait un peu de mystère au décor. Des voix harmonisées qui chantaient en boucle un refrain aux airs traditionnels. 
Je respirais.

dimanche 1 février 2015

DAY 150

Quelques allers-retours entre Suisse & Angleterre, et un voyage à Lisbonne.

Arrivée sous des palmiers pliés par la rage du vent, mais après la pluie le beau temps, quelques pas sur la plage morte hivernale (c'est à cette saison que je les préfère.) 
Des promenades dans les rues portugaises, beaucoup de cafés, et l'occasion de croquer dans les "pastel de belem", petites tartes vanillées, à la pâte finement apprêtée. 


N'oublions pas le poisson, les trams, les catelles fleuries vertes, la Lx factory, les cigarettes de Cat, les livres, la chanson de Golden Slumbers à la radio, la sagres, le jeu de fléchettes, le film français, Whiplash, la couverture chauffante, le visage accidenté, les cheveux rouges, le poster touristique de Londres, la frange des années 2000, le chat, la bougie à la fraise.


Lx factory

jeudi 8 janvier 2015

DAY 126

Navrée, Lecteur, Lectrice pour mon absence. 

J'étais comme tout le monde bien trop occupée à me goinfrer à Noël (vous savez cette période où l'on enchaîne tant de gros repas qu'au final on parle de "vacances" lorsque l'on peut enfin s'enfermer chez soi et dévorer salades & légumes pour oublier.)

A surgi ensuite la période des examens (qui n'est d'ailleurs pas tout à fait encore terminée.)

Anyway, me revoilà dans la ville du tapage vivant.

Aujourd'hui, retrouvailles avec la Saatchi Gallery, un de ces endroits qui sont synonymes pour moi du satori que j'ai eu ici.

Un vrai patchwork, des salles lumineuses où l'on se balade comme chez ikea, d'autres où l'on pénètre dans les confins d'univers inconnus, certaines où l'on prend plaisir à être choqués, celles où l'on souffre d'être choqués, celles qui nous font réfléchir et donnent envie de créer.

Une annonce au micro dans le métro priant les deux voyageurs encombrant le passage "d'être moins "selfish", comment est-ce possible de l'être à ce point????"

Des confidences devant un café latte.