mercredi 11 mars 2015

DAY 188

"Cross the street after the station and go down the first street by the taxi sign, there's a fire escape, go up there! "

C'est avec ces indications que j'étais censée trouver la porte d'entrée de Stella, une autre étoile. Au pied des escaliers j'ai eu un léger doute. Quelques personnes peu affairées discutaient entre elles ou au téléphone, près d'un loueur de voiture. L'endroit me paraissait plutôt inhabité. Je lui demandais quelques précisions par message, il y avait une banque au coin de la rue, était-ce à proximité?

"Do you see the blinking cap sign? It's down that road next to Natwest."

Malheureusement, je n'étais pas sûre de la signification de "blinking cap sign". Je décidai de tenter les escaliers malgré tout. J'avais fait juste, elle est venue à ma rencontre.

L'escalier déboulait sur le toit où trois vieux canapés prenaient le soleil. Des planches en bois étaient disposées sur le sol pour faciliter le passage et éviter le contact avec l'humidité. La première pièce présentée comme un living room était plutôt une sorte de dépôt. De nouveau des canapés d'un style ancien habitaient les lieux, et j'apercevais divers objets métalliques non identifiables ou insolites comme une pompe à vélo pas tellement de notre temps.

Il fallut ensuite monter un petit escalier coincé entre deux murs. Un chat noir courut à notre rencontre, il appartenait à la propriétaire des lieux, artiste peintre. Stella partageait sa chambre avec une amie, et faute de place, aussi le lit. Une douce odeur d'encens m'enveloppa, pendant que nous pénétrions dans la pièce, Stella m'expliquant à quel point elles avaient été chanceuses de trouver cet endroit; les propriétaires de l'appartement qu'elles étaient censées habiter avaient mystérieusement disparus et l'agence immobilière elle-même ne savait rien de l'endroit où ils avaient pu aller...

Installées sur un matelas moelleux, sous la mezzanine, entourées par des rideaux, nous commençâmes à écrire notre chanson. Les larmes de cire des bougies, voilà une idée fascinante. Nos pensées couraient ensemble dans les airs, divaguaient parfois et nous commencions à parler artistes, musique, art, écoutant du chant grégorien, des artistes suédois, des artistes anglais vaporeux, évoquant l'avenir et les choix de vie.

Je sentais que je touchais à un monde qui m'avait toujours habitée en quelque sorte, auquel je sais que je n'ai pas tant de points communs mais une part de moi lui est liée.

Moi qui étais arrivée en début d'après-midi je suis repartie à la nuit tombée.

Mon écharpe sent encore bon l'encens.

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