samedi 26 septembre 2015

DAY 22


Une vie de maison qui s'installe, des rires et des chansons absurdes dans une minuscule cuisine pourtant partagée par six personnes, qui sent bon le pesto fait maison.

Mon agenda ressemble à celui d'un ministre pour mon plus grand plaisir; ne rien faire est amusant au début, mortel plus le temps passe. Parfois on manque de courage pour se pousser, avancer contre la tempête, mais vient toujours le temps où finalement les projets, les idées et les challenges fleurissent. De nouvelles compositions prévues, de nouvelles rencontres musicales stimulantes, mais gardons quand même le sens des plaisirs faciles; le parfum agréable de mon produit de douche, l'absence de wifi à la maison "m'obligeant" à aller boire des cafés, un bon fromage, une soirée sans sens, un bon livre, des nouvelles pantoufles. 

J'ai enfin accroché la carte du monde, trouvée l'année passée, dans ma chambre. Je m'étais dit qu'elle aurait sa place uniquement à l'endroit où je me sentirais chez moi, en paix avec ma vie et mes choix.

mercredi 16 septembre 2015

DAY 12

--- A week in Cornwall ---


Et soudain je suis redevenue une enfant.

J'ai vu la feuille tomber de l'arbre et se transformer en petit navire au moment où elle touchait l'eau de la rivière. 
J'ai retrouvé l'excitation et la curiosité de toucher à des goûts nouveaux. 
J'ai apprécié chaque bouchée d'un voyage sur des routes inégales, entourées par les branches d'arbres centenaires.
J'ai pataugé dans l'eau, la boue, sans penser à la propreté de mon jean, enjambé des barrières, sauté sur des rochers, porté le même grand pull familier pendant des jours.
J'ai eu envie de cueillir des fleurs, de m'agenouiller à côté des escargots, de contempler un papillon pendant des heures, de compter les cailloux.
J'ai parfois dû m'occuper de soucis d'adultes, faire face à de l'incompréhension et de la déception, comme si le monde extérieur voulait me rappeler son existence de temps à autre.
J'ai dû affirmer l'enfant qui courait en moi et qui n'a jamais eu tort.
J'ai dû jouer l'étonnement, la découverte, l'inquiétude, la contemplation.



J'ai participé à ce projet qu'est notre film, un film qui se mariera avec une de mes chansons, fruit d'une collaboration d'artistes mais avant tout d'une amitié bien réelle.

Merci à Laura & à Daniel.



  









samedi 5 septembre 2015

DAY 1 (2cd part)

------------------ Deuxième Partie ----------------------

De retour à Londres, avec un moi qui se précise.

Ai compris qu'il n'y a pas vraiment d'endroit où il est juste d'être, il faut simplement trouver sa place où qu'elle soit.

2ème année d'expérience, démarrant avec quelques aveux faits à moi-même concernant mes envies futures. On s'en occupera plus tard.

En attendant, parlons de mes nouveaux voisins. 

Il y a l'italien, la trentaine, qui est venu vivre à Londres en quête d'une vie meilleure, saisissant l'opportunité que lui offrait la grande compagnie de restauration dans laquelle il travaillait. Le genre de personne qui lorsqu'il dit "Je fumerai dans la salle de bain, ok?" (comprendre: "et tu vivras avec mes cendres en permanence") n'attend pas d'autre réponse que "oui bien sûr." (et cela ne viendrait à personne l'idée de le contrarier.) Il propose à qui veut ses pâtes, ses céréales, sa nourriture quelle qu'elle soit, avec son grand sourire, plissant ses yeux bleus turquoises.

Il y a ce français, enfant d'une famille ouvrière, étudiant les finances, qui lit Steinbeck à côté de notre entrée. La vie londonienne lui va bien, me dit-il, avant de me dresser un portrait de tous les locataires. Il a une affection particulière pour l'italien, qu'il ne quitte pas d'une semelle. Ce sont sur ces deux personnages que vous tomberez si vous débarquez dans la cour de Gladstone Mews. Une bière, une cigarette à la main, shootant dans un ballon de foot (qu'ils doivent parfois aller récupérer dans la cour du restaurant indien), ils parlent d'aventures londoniennes et nocturnes, et leur rire retentit jusqu'à mes fenêtres.

Il y a ce gars, qui porte le même nom qu'un chanteur anglais connu pour ses lunettes bariolées et ses amours, qui habite avec sa femme dans la petite chambre en face de moi. Appelé communément "la star de Gladstone Mews". Ce sobriquet lui est dû au penchant qu'il a pour les jolies filles sur écran, qu'il mate dès que sa douce épouse est partie travailler. Il est une des raisons pour laquelle je prends soin de fermer mes stores lorsque je m'habille.

Il y a ces deux suédoises qui sont venues travailler dans des bars à Londres après leur gymnase. Une d'entre elles suit des cours à distance à l'uni, en droit humain.

Moi si vous me cherchez je suis dans la petite chambre tout en haut, à côté de la salle de bain. J'ai pris quelques talismans, beaucoup de lecture, et je continue mon aventure.